le rire nous enivre à Yaoundé au Cameroun
Théâtre : Louis-Marie Armstrong chasse l’ennui des salles de spectacle
Ecrit par Stéphanie Dongmo
28-10-2009 Pour le Quotidien le jour Le comédien a donné un one-man-show samedi dernier au Centre culturel Francis Bebey de Yaoundé.
Je suis le chasseur de l’ennui. Mon défi le plus grand, chaque jour, c’est chasser l’ennui. L’ennui qui nuit. Qui peut vous nuire tous les jours. Comme un moustique qui chante ». Paroles de Louis-Marie Noubissi Tchoupo, plus connu sous le nom de Louis-Marie Armstrong. Le comédien a donné un one-man-show intitulé « L’unique chose à dire », samedi, 24 octobre, au Centre culturel Francis Bebey (Ccfb) de Yaoundé.
La scène se déroule dans un bar. Le conteur, rôle que joue Noubissi Tchoupo, est un buveur invétéré. Mais il n’a pas toujours été un saoulard. A une époque lointaine, il était un homme sobre, jusqu’au jour où il s’est rendu compte que « tu bois tu meurs, tu ne bois pas tu meurs ». Au fil des bouteilles de bière, la langue du buveur se délie et, en sautant du coq à l’âne, il raconte des histoires caustiques de sa vie. Sa femme est son sujet favori. D’ailleurs, lui, sa femme et sa belle-mère forment un trio qui revient dans ses divagations. Belle-mère dont il attend impatiemment le décès pour hériter de ses biens ; épouse infidèle et exigeante ; lui-même, égoïste. Ne dit-il pas d’une manière cynique que « le jour où je vais cesser de m’aimer, je vais enfin aimer ma femme» ? Dans ce one-man-show, tous les sujets sont abordés et la critique toujours acerbe. Sur la religion, il s’étonne de ce que les gens peuvent croire sans voir. Sur la politique, il affirme qu’après les détournements de fonds publics, le politicien verse dans les détournements de mineurs et se sert de son immunité pour « défoncer des portes vierges ». Rien n’échappe à l’ivrogne qui ne sait pas tenir sa langue. Pendant près d’une heure, Noubissi Tchoupo a fait mourir de rire le public du Ccfb. A travers ses histoires qui se jonglent, il l’a promené dans les sombres dédales du bar, et, au-delà, dans les univers qu’il décrit. Sur le podium, le comédien de 47 ans a été précédé par Topito. Le chansonnier a interprété quelques morceaux tirés, pour certains, des poèmes de Kouam Tawa. « L’unique chose à dire » est un ensemble de textes écrits par Wakeu Fogaing, directeur de la compagnie Feugham, pour Louis-Marie Armstrong.